
Sortir de l angoisse
- marionguilloux225
- 1 oct.
- 3 min de lecture
Comment fonctionne l’angoisse ?
🧠 Une alarme interne qui ne distingue pas le réel de l’imaginaire
Notre cerveau est programmé pour nous protéger du danger.
Il possède un système d’alerte destiné à détecter les menaces autour de nous — centré notamment sur l’amygdale cérébrale — qui déclenche une réaction immédiate en cas de menace perçue.
Un message est alors envoyé aux glandes surrénales, qui libèrent un shoot d’adrénaline, l’hormone de l’action, afin de fuir, attaquer, ou s’écarter du danger.
C’est donc un système très efficace en cas de danger réel (une voiture vous fonce dessus alors que vous marchez sur le trottoir, un chien agressif vous poursuit, etc.).
Mais ce système ne fait pas la différence entre une menace réelle et une menace imaginaire ou symbolique.
Ainsi, lorsque vous pensez à une catastrophe — “et si j’avais une maladie grave ?”, “et si toute la classe se moquait de moi pendant mon exposé ?” — vous activez le même système d’alerte.
Le cerveau, croyant que le danger est réel, envoie alors un signal au corps :
sécrétion d’adrénaline, accélération du rythme cardiaque, respiration rapide, tension musculaire, boule au ventre, sueurs, vigilance accrue...
Quand il n’y a pas d’action, le corps subit
Dans un danger réel, l’énergie libérée sert à agir : courir, lutter, se protéger.
Mais quand la peur vient d’une pensée ou d’un scénario mental :
on ne bouge pas,
on reste focalisé sur la peur,
et l’énergie d’adrénaline tourne dans le vide.
C’est ce qui produit les symptômes désagréables : cœur qui bat fort, oppression thoracique, tremblements, vertiges, nausées…
Le corps cherche une issue à une menace qui n’existe pas dans le monde extérieur.
> L’angoisse correspond en fait aux symptômes physiques du shoot d’adrénaline.
Votre cerveau interprète vos pensées comme de véritables menaces et déclenche les mêmes réactions que face à un danger réel.
Le cercle vicieux de l’évitement
Devant ces sensations physiques intenses et ce vécu très pénible, la personne cherche naturellement à fuir ou éviter la situation qui déclenche ce malaise.
C’est ce qu’on appelle le piège du renforcement négatif.
Exemples :
Ne plus prendre le métro, la voiture ou l’avion…
Ne plus parler en public, éviter les lieux fréquentés, repousser les émotions fortes, etc.
À court terme : l’évitement soulage immédiatement : “Ouf, je n’ai plus peur.”
À long terme : il renforce le trouble, car le cerveau n’a jamais l’occasion de vérifier que le danger est imaginaire. Il apprend au contraire : "Si j’évite, je suis en sécurité — donc la situation était vraiment dangereuse.”
Peu à peu, le champ d’action ou de liberté se rétrécit,
la peur se généralise, on évite de plus en plus de situations et la confiance en soi s’effrite.
💡 Seule la confrontation permet d’apprendre
Seule la confrontation progressive affaiblit l’association entre situation et peur.
En restant dans la situation, le cerveau peut enfin faire une expérience corrective : “J’ai eu peur, mais je suis resté(e)… et il ne s’est rien passé de grave.”
C’est ainsi que le système d’alarme se recalibre, et que l’angoisse perd progressivement de son pouvoir.
La défusion : se décoller de ses pensées
Dans les troubles anxieux, les pensées prennent souvent trop de place.
Elles s’imposent comme des vérités absolues :
« Je ne vais pas y arriver. »
« Tout le monde va me juger. »
« Si j’ai ce symptôme, c’est grave. »
Quand on y fusionne, on ne fait plus la différence entre la pensée et la réalité.
On la vit comme un fait, alors qu’il ne s’agit que d’un produit du mental, d une croyance qu on a posée sur nous, les autres, le monde. C’est comme si la pensée était une voix d’autorité, impossible à remettre en question.
La défusion, selon Philippe Presles, dans son livre Guérir de vos angoisses en 6 séances, c'est apprendre à voir la pensée comme une pensée, pas comme un fait.
Ensuite, selon le principe des TCC, thérapie 3eme vague, avec notamment les ACT (Acceptance and Commitment Therapy), l objectif est de changer le rapport qu’on entretient avec ses pensées et émotions, plutôt que de vouloir les supprimer.
On garde la pensée, mais on change notre rapport à elle. On les observe avec recul, sans chercher à les supprimer, l’alarme s’apaise d’elle-même.
Autrement dit :
Je vois mes pensées sans y croire » (défusion)
J’accueille mes sensations sans lutter » (acceptation).
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