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Nos pensées nous jouent des tours

  • marionguilloux225
  • 15 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 mai

On croit souvent que ce qu’on ressent dépend uniquement de ce qui nous arrive. Mais en réalité, ce sont surtout nos pensées automatiques — ces petites phrases qu’on se dit intérieurement sans même s’en rendre compte — qui influencent nos émotions et nos réactions.


Pendant longtemps, on a imaginé que l’être humain était fondamentalement rationnel. Mais dans les années 1970, deux psychologues, Daniel Kahneman et Amos Tversky, ont montré que notre pensée est loin d’être logique : elle est irrationnelle… et ce, de manière prévisible.


Le problème ?


Notre cerveau va vite, parfois trop vite. Pour traiter le flot d’informations qu’il reçoit à chaque instant, il utilise des raccourcis mentaux, appelés heuristiques.


Ces raccourcis nous aident à décider rapidement… mais ils peuvent aussi conduire à des erreurs systématiques.


C’est ce qu’on appelle les biais cognitifs : des raccourcis mentaux ou heuristiques qui permettent de traiter l’information rapidement, mais de façon parfois inexacte ou irrationnelle.

Ils sont universels, automatiques et souvent adaptatifs. Ils vont influencer nos perceptions, nos jugements, nos souvenirs, nos décisions — et nos émotions.


Pourquoi ces biais existent-ils ?


Ces biais ne sont pas des bugs de notre cerveau, mais des stratégies adaptatives :


  • Ils permettent de réagir vite face à un danger ou une situation incertaine.

  • Ils économisent de l’énergie mentale, en simplifiant la réalité.

  • Ils nous aident à fonctionner malgré l’ambiguïté qui nous entoure et peuvent redonner un sentiment de maîtrise de notre environnement.


Certains biais touchent plus spécifiquement la mémoire, la perception et le traitement de l'information. Par exemple :


  • Effet de récence : on retient mieux ce qu’on a entendu ou vécu en dernier.


  • Effet de primauté : les premières informations reçues ont plus de poids dans notre jugement.


  • Illusion de vérité : une information répétée devient plus crédible, même si elle est fausse.


  • Mémoire congruente à l’humeur : on se souvient plus facilement des souvenirs qui correspondent à notre état émotionnel du moment.


  • Biais de confirmation : on cherche ou interprète les infos de manière à conforter ce que l’on croit déjà.


  • Biais d’ancrage : la première info reçue influence nos évaluations, même si elle est peu fiable.


  • Heuristique de disponibilité : plus une idée est facile à rappeler en mémoire, plus on pense qu’elle est fréquente ou vraie.


Il existe d'autres d'autres biais qui génèrent des pensées automatiques et vont entretenir directement certaines souffrances psychiques (anxiété, dépression). On parle alors de distorsions cognitives. Ce sont des erreurs systématiques dans la pensée, plus rigides et négatives, centrées sur soi, souvent inconscientes, et associées à des schémas émotionnels douloureux.


Voici quelques exemples typiques :


  • Inférence arbitraire : « Si elle ne m’a pas souri, c’est qu’elle me déteste. »

  • Pensée dichotomique : « Si je ne réussis pas parfaitement, je suis un échec. »

  • Sur-généralisation : « J’ai raté un oral, je rate toujours tout. »


Les bais et distorsions sont tous deux des erreurs de jugement. Mais contrairement au biais cognitifs, les distorsions n ont pas comme objectif une efficacité du traitement de l'information (prendre des décisions rapidement), elles ne sont pas adaptatives mais plutôt dysfonctionnelles. Elles sont le reflet d’un schéma émotionnel négatif.


Et en thérapie ?


Ainsi, les distorsions sont des "filtres déformants" entre un événement et la réponse émotionnelle. Les modifier en thérapie permet d’agir sur les émotions négatives.

En effet, la thérapie cognitive repose justement sur cette idée : nos émotions et nos comportements ne dépendent pas des événements en soi, mais de la manière dont nous les interprétons — autrement dit, du filtre cognitif à travers lequel nous les percevons.


Les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) ne cherchent pas à changer la réalité, mais à modifier le filtre à travers lequel nous la voyons. Apprendre à repérer ses biais et distorsions cognitives, c’est commencer à mieux comprendre son propre fonctionnement — et cela ouvre des portes vers davantage de sérénité.

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Tel : 06.08.50.64.14

© 2023 Marion Guilloux

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